Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est bien plus qu’une obligation légale : c’est un outil stratégique de prévention qui concerne toutes les entreprises, de la TPE artisanale à la grande collectivité. Pourtant, trop souvent, le DUERP est réduit à quelques pages copiées-collées, rangées dans un classeur sans jamais être exploitées.
Chez LD Formation & Conseil, nous rencontrons régulièrement des employeurs qui nous disent : « On a un DUERP, mais il n’est jamais mis à jour », ou encore : « On l’a fait pour éviter une amende, mais en pratique, personne ne s’en sert ». Résultat ? Un document juridiquement fragile et surtout un outil inexploité pour améliorer la santé et la sécurité au travail.
Dans cet article, nous allons vous expliquer concrètement comment mettre en place un DUERP efficace, avec des exemples concrets issus du terrain, et pourquoi notre accompagnement fait toute la différence.
Le DUERP : une obligation légale incontournable
Depuis le décret du 5 novembre 2001, l’employeur doit recenser et évaluer l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés ses salariés (C. trav., art. R. 4121-1).
Le DUERP doit être :
rédigé dès le premier salarié ;
mis à jour au moins une fois par an dans les entreprises de 11 salariés et plus ;
conservé pendant 40 ans ;
et tenu à la disposition des salariés, du CSE, du médecin du travail et de l’inspection du travail.
⚠️ Ne pas établir ou ne pas mettre à jour le DUERP peut être considéré comme un délit d’entrave et coûter cher à l’employeur en cas de contrôle ou d’accident du travail.
Étape 1 : identifier les unités de travail
Avant même d’identifier les risques, l’employeur doit réfléchir à la manière dont l’entreprise sera découpée en unités de travail.
Selon l’article R. 4121-1 du Code du travail, le DUERP doit recenser les risques par unité de travail, c’est-à-dire par groupe homogène de salariés exposés aux mêmes dangers.
👉 Exemple :
Dans une PME de logistique : caristes, préparateurs de commandes, administratif, maintenance.
Dans une mairie : agents des espaces verts, personnel administratif, ATSEM en école maternelle, techniciens voirie.
Cela permet d’analyser finement les risques au plus près du réel.
👉 Une unité de travail, ce n’est pas forcément un service administratif ou une équipe hiérarchique :
c’est un regroupement logique de salariés qui effectuent une activité similaire, dans un environnement comparable, et donc confrontés aux mêmes risques.
Pourquoi ce découpage est essentiel ?
Trop vague : si on se limite à “service production” ou “service administratif”, on passe à côté de risques spécifiques (ex. : manutention lourde pour certains, travail sur écran pour d’autres).
Trop précis : si on découpe poste par poste, le DUERP devient illisible, inutilement lourd, et personne ne s’y retrouve.
L’objectif est donc de trouver le juste équilibre : regrouper de manière cohérente sans perdre la pertinence des risques.
Erreurs fréquentes dans le découpage
Oublier des catégories “à la marge” (apprentis, intérimaires, salariés en télétravail).
Découper uniquement selon l’organigramme hiérarchique, sans prendre en compte les conditions réelles de travail.
Ne pas actualiser le découpage lors d’un changement majeur (nouveau service, externalisation, télétravail généralisé…).
👉 Chez LD Formation & Conseil, nous aidons les employeurs à bâtir ce découpage de manière fine et pertinente, en associant les salariés et les élus du CSE. C’est la meilleure façon d’avoir un DUERP réaliste, complet et conforme.
Étape 2 : Identifier les risques, au plus près du terrain
Une fois les unités de travail définies, il faut recenser tous les dangers auxquels les salariés sont exposés. Cela concerne aussi bien les risques physiques que psychosociaux.
L’article L. 4121-3 du Code du travail impose à l’employeur de tenir compte :
de la nature de l’activité,
des procédés de fabrication,
des équipements de travail,
des substances utilisées,
de l’aménagement des lieux,
mais aussi de l’organisation du travail (horaires, contraintes, isolement, etc.).
👉 Concrètement, on ne peut pas faire ce travail uniquement depuis un bureau. L’identification des risques doit se faire sur le terrain, avec des observations directes et des échanges avec les salariés.
Méthodes pour identifier les risques
La visite terrain : aller voir chaque poste de travail, observer les gestes, les conditions matérielles, l’organisation. Exemple : sur un chantier, regarder comment les échafaudages sont montés, comment les charges sont manutentionnées.
Les entretiens et questionnaires : échanger avec les salariés pour recueillir les difficultés qu’ils vivent au quotidien (postures douloureuses, ambiance de travail, isolement en télétravail…).
L’analyse des données existantes : accidents du travail, arrêts maladie, signalements, rapports du médecin du travail, observations de la CARSAT, etc.
La classification officielle des risques (Circulaire DRT 6 du 18 avril 2002) : elle distingue 15 grandes familles (risques chimiques, biologiques, psychosociaux, bruit, postures, etc.), qui peuvent guider l’analyse.
Exemple d’un cas réel
Dans une entreprise de logistique, le DUERP mentionnait simplement “risques liés à la manutention”.
Mais après analyse terrain, on a constaté :
port répété de colis lourds > 20 kg,
gestes de torsion pour attraper des colis en hauteur,
rythme soutenu imposé par les cadences.
Résultat : une multiplication des TMS et des arrêts maladie. Grâce à une identification plus fine, l’entreprise a pu mettre en place des aides à la manutention et des formations gestes et postures.
👉 C’est là que LD Formation & Conseil intervient. Nous accompagnons les entreprises pour structurer l’identification des risques, en impliquant salariés et élus CSE.
Notre approche terrain et notre expertise SSCT permettent de dépasser le simple “papier” pour bâtir un DUERP qui devient un vrai outil de prévention et de dialogue social.
Étape 3 : Évaluer et hiérarchiser les risques pour agir efficacement
L’article R. 4121-1 du Code du travail précise que le DUERP doit recenser les risques et les évaluer. Évaluer, cela veut dire mesurer l’importance de chaque danger, son niveau de gravité, et la probabilité qu’il se produise.
En clair, il ne suffit pas de noter “risque de chute de hauteur” : il faut analyser à quel point ce risque est dangereux, et à quelle fréquence il peut survenir.
Comment évaluer un risque ?
Chez LD Formation & Conseil, nous recommandons une méthode simple, claire et adaptée à toutes les entreprises, petites ou grandes.
Chaque risque est évalué à partir de trois indicateurs, chacun noté sur 4 :
La gravité : quelles conséquences si l’accident survient ?
1 = bénin (ex. petite coupure),
4 = catastrophique (ex. décès, invalidité permanente).
La fréquence ou probabilité : quelle est la chance que le risque se produise ?
1 = très rare,
4 = très fréquent.
La maîtrise du risque : les mesures de prévention déjà en place sont-elles efficaces ?
1 = risque parfaitement maîtrisé,
4 = risque peu ou pas maîtrisé.
👉 Une fois ces notes attribuées, il suffit de multiplier les trois indicateurs pour obtenir un score global.
Plus le score est élevé, plus le risque est critique et prioritaire.
Un score faible ne signifie pas qu’on ignore le risque, mais qu’il peut être traité après les risques majeurs.
Outils utilisés
Certaines entreprises utilisent des grilles d’évaluation ou des matrices de criticité : un tableau croisant gravité et probabilité qui classe les risques en zones “vert, orange, rouge”.
Cela permet de visualiser rapidement les priorités.
Erreurs fréquentes à éviter
Mettre tous les risques au même niveau : si tout est prioritaire, rien ne l’est.
Se concentrer uniquement sur les risques visibles (machines, chantiers…) et oublier les risques invisibles (stress, isolement en télétravail, charge mentale).
Sous-estimer les risques rares mais graves : par exemple, explosion chimique, incendie majeur, chute d’un toit. Peu fréquents, mais aux conséquences catastrophiques.
Exemple d’impact d’une mauvaise hiérarchisation
Une entreprise de transport avait listé dans son DUERP :
Risque de TMS pour les préparateurs de commandes.
Risque d’accident routier pour les chauffeurs.
Mais les deux avaient été notés de la même façon, sans nuance. Résultat : l’entreprise a investi dans du matériel ergonomique (utile), mais a négligé la prévention routière… jusqu’à un grave accident qui a révélé que les chauffeurs roulaient avec des plannings intenables.
👉 C’est ici que LD Formation & Conseil apporte une vraie plus-value. Nous aidons les entreprises à mettre en place une évaluation structurée et réaliste, avec des outils simples (matrices de risques, grilles adaptées à chaque secteur) et des ateliers collectifs avec les élus du CSE.
L’objectif : que le DUERP ne soit pas un document qui dort dans un classeur, mais un plan d’action concret et priorisé.
Étape 4 : Définir et mettre en place les actions de prévention
Une fois les risques identifiés, notés et hiérarchisés (grâce à la méthode du score), il est temps de passer à l’action. C’est ici que le DUERP prend tout son sens : il ne s’agit pas seulement d’un inventaire des dangers, mais d’un outil de pilotage concret de la prévention.
1. Prioriser les actions
Grâce à l’évaluation chiffrée, les entreprises disposent d’une cartographie claire des risques. Les scores les plus élevés doivent être traités en priorité.
👉 Exemple : un risque de chute de hauteur avec un score de 24 doit être traité avant une fatigue visuelle au bureau notée 8.
2. Définir les mesures adaptées
Pour chaque risque, il s’agit de trouver la solution la plus efficace en respectant la hiérarchie des mesures de prévention inscrite dans le Code du travail (art. L. 4121-2) :
Éliminer le risque (supprimer la source du danger quand c’est possible).
Exemple : remplacer un produit chimique dangereux par un produit non nocif.
Mettre en place une protection collective (avant la protection individuelle).
Exemple : installer des garde-corps fixes plutôt que compter uniquement sur des harnais.
Fournir des équipements de protection individuelle (EPI) en complément.
Exemple : casques, gants, lunettes.
Former et informer les salariés pour garantir une utilisation correcte des dispositifs.
Exemple : formation gestes et postures, habilitations électriques, SST.
3. Élaborer un plan d’action concret
Chaque action doit être documentée et planifiée dans le DUERP et dans le programme annuel de prévention des risques (obligatoire dans les entreprises de 50 salariés et plus – art. L. 4121-3-1).
Ce plan doit préciser :
la nature de la mesure (préventive, corrective, compensatoire),
la personne responsable (employeur, encadrant, service HSE, CSE, etc.),
les moyens alloués (budget, matériel, formation),
l’échéance (immédiate, court terme, moyen terme).
👉 Exemple :
Action prioritaire 1 : sécuriser les échafaudages → Responsable : chef de chantier → Budget : 3 000 € → Échéance : 1 mois.
Action prioritaire 2 : équiper les postes informatiques de filtres anti-lumière bleue → Responsable : service informatique → Budget : 800 € → Échéance : 3 mois.
4. Associer le CSE et les salariés
La prévention n’est pas efficace si elle est décidée uniquement “d’en haut”. Les élus du CSE (et plus spécifiquement ceux en charge de la SSCT) doivent être consultés et peuvent proposer des actions complémentaires.
De plus, associer les salariés eux-mêmes favorise l’appropriation des mesures et garantit une meilleure application sur le terrain.
5. Suivre et ajuster les actions
Une action de prévention n’est jamais figée. Elle doit être suivie, évaluée et ajustée si nécessaire. Un plan d’action efficace est un plan vivant, qui s’adapte à l’évolution des situations de travail, des technologies ou des retours d’expérience.
Exemple concret de mise en place dans une PME du BTP :
Risque prioritaire identifié : chute de hauteur (score 24).
Actions décidées : installation de garde-corps fixes (élimination du risque), rappel via une formation sécurité travail en hauteur (information), et fourniture de harnais conformes (EPI).
Suivi : contrôle mensuel par le responsable sécurité + retour des salariés via le CSE.
Résultat attendu : baisse des incidents liés aux travaux en hauteur et amélioration du climat de confiance entre salariés et direction.
👉 Chez LD Formation & Conseil, nous accompagnons les entreprises dans la mise en place de leur DUERP de A à Z : de l’évaluation initiale des risques jusqu’au suivi des actions correctives. Nous aidons aussi les élus du CSE à jouer pleinement leur rôle en matière de santé et sécurité au travail grâce à des formations SSCT, DUERP et référent harcèlement.
Étape 5 : Assurer le suivi et la mise à jour régulière du DUERP
Mettre en place un DUERP est une étape indispensable, mais ce n’est que le début. Le véritable enjeu est de faire vivre le document dans le temps pour qu’il reste un outil efficace de prévention et pas seulement une obligation administrative rangée dans un classeur.
1. Une obligation légale de mise à jour
Le Code du travail (art. R. 4121-2) impose à l’employeur de mettre à jour le DUERP :
au moins une fois par an dans les entreprises de 11 salariés et plus ;
dès qu’une décision d’aménagement important modifie les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail (nouvelle machine, réorganisation, déménagement, télétravail, etc.) ;
lorsqu’une information supplémentaire concernant un risque est portée à la connaissance de l’employeur (par exemple, apparition d’un nouveau risque chimique ou d’un signalement de RPS).
👉 Exemple concret : une entreprise de logistique qui introduit un nouveau système automatisé de tri doit immédiatement réévaluer les risques (bruit, manutention, risques électriques) et actualiser son DUERP.
2. Une conservation longue durée
Depuis la réforme de 2022, les DUERP doivent être conservés pendant 40 ans. Cela permet de retracer l’historique des expositions professionnelles, notamment en cas de reconnaissance de maladies professionnelles.
👉 En pratique, cela oblige les entreprises à avoir une traçabilité numérique sécurisée et accessible.
3. Associer le CSE et les salariés
Le suivi du DUERP ne doit pas être une démarche solitaire de l’employeur. Le CSE doit être consulté sur chaque mise à jour (C. trav., art. L. 4121-3). Les élus jouent un rôle essentiel de relais des remontées terrain et d’alerte sur les nouveaux risques.
👉 Exemple : un élu peut signaler une recrudescence de troubles musculosquelettiques dans un service. Le CSE peut alors demander l’ajout de ce risque dans le DUERP et proposer des mesures de prévention (formations gestes et postures, aménagement ergonomique des postes).
4. Suivi des actions de prévention
Un DUERP efficace intègre un plan de suivi des actions décidées :
Les mesures ont-elles bien été mises en place ?
Ont-elles produit les effets attendus ?
Faut-il les renforcer, les adapter ou en ajouter d’autres ?
👉 Exemple : une entreprise met en place une formation “gestes et postures” pour limiter les lombalgies. Si malgré tout les arrêts maladie liés au dos persistent, le plan devra être ajusté (ex. mise en place de matériel de levage, aménagement des postes).
5. Faire du DUERP un outil vivant
Le meilleur moyen d’éviter que le DUERP ne devienne un document figé est de l’intégrer dans la gestion quotidienne de l’entreprise :
en l’utilisant lors des réunions CSE,
en l’intégrant aux plans de formation,
en le reliant aux accidents du travail et aux remontées de terrain,
en l’actualisant dès qu’un changement survient.
Le DUERP doit être vu comme un tableau de bord de la santé et sécurité au travail, pas comme une simple formalité.
✅ Exemple concret dans une PME industrielle :
Une société de 60 salariés actualise son DUERP chaque année. Lors de la mise à jour 2024, le CSE signale plusieurs cas de stress liés à une surcharge de travail. Ce risque psychosocial est ajouté au DUERP, avec un plan d’action comprenant :
une réorganisation des équipes,
la mise en place d’un baromètre social annuel,
et une formation des managers à la prévention des RPS.
Un an plus tard, lors de la mise à jour 2025, les indicateurs RH montrent une baisse des arrêts pour dépression et burn-out : preuve que le DUERP peut réellement améliorer la santé au travail.
👉 Chez LD Formation & Conseil, nous aidons les entreprises et les collectivités à assurer un suivi efficace de leur DUERP : accompagnement méthodologique, mise en place d’outils de suivi, formation des élus du CSE et ateliers pratiques pour prioriser les actions de prévention.
Le DUERP, un outil stratégique à ne pas négliger
Le DUERP n’est pas un simple document administratif qu’on met de côté une fois rempli. C’est un outil stratégique, au service de la santé des salariés et de la performance de l’entreprise. Bien construit et régulièrement mis à jour, il permet de réduire les accidents du travail, de limiter les arrêts maladie, d’améliorer le climat social et de renforcer l’attractivité de l’entreprise.
En réalité, chaque étape – de l’identification des risques à la mise en place d’actions de prévention – participe à bâtir un environnement de travail plus sûr et plus motivant. Et quand les salariés se sentent protégés et écoutés, c’est toute l’entreprise qui gagne : moins de coûts cachés, plus de productivité, et surtout plus de confiance.
👉 Mais réussir un DUERP solide et efficace demande une vraie méthodologie, du temps et des compétences techniques. C’est pourquoi de nombreuses entreprises choisissent de se faire accompagner.
Chez LD Formation & Conseil, nous mettons notre expertise au service des employeurs et des CSE :
accompagnement pas à pas pour la mise en place et la mise à jour du DUERP,
formations pratiques pour les élus du CSE et les managers,
outils concrets pour évaluer et hiérarchiser les risques,
suivi et planification des actions de prévention dans la durée.
Notre mission est simple : transformer votre DUERP en un véritable levier de santé, de sécurité et de performance collective.
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